Les lieux de Modigliani entre Livourne et Paris

Dans le 140ème anniversaire de la naissance du grand artiste italien Amedeo Modigliani, revient le projet photo/biographique "Les lieux de Modigliani entre Livourne et Paris" que son auteur, le réalisateur et photographe Luca Dal Canto, expose depuis 2014 entre l’Italie et la France. Du 23 mai au 13 juin 2024 une sélection de photos des deux villes si chères au peintre et sculpteur né en 1884 à Livourne seront exposées à Paris à la Librairie Jousseaume, à l’intérieur de la Galerie Vivienne du XIXe siècle, 4 rue des Petits Champs, à deux pas du Musée du Louvre et du Palais Royal. Le vernissage en présence de l’auteur est prévu pour jeudi 23 mai de 16 à 20 heures avec l’ entrée libre. Et à partir du mois d’avril, a l’interior de cette prestigieuse librairie seront également disponibles quelques exemplaires du livre-catalogue du projet – defini “formidable et éclatant par Marc Restellini, l’un des plus importants experts de Modigliani au monde - qui rassemble toutes les 55 photographies des lieux et les récits sur la vie de Modigliani. "Les lieux de Modigliani entre Livourne et Paris" est composé de 47 lieux où Amedeo a vécu et travaillé, immortalisés par les photos de Dal Canto tels qu’ils sont aujourd’hui, après 100 ans de changements sociaux et urbanistiques qui ont frappé les deux villes. L’histoire et l’œuvre d’Amedeo Modigliani (1884-1920), figure mythique parfois jusqu’à l’invraisemblable, sont faites de bistrots, rues, palais, cafés, places, studios exigus, milieux autrefois pleins de vie et de culture. L’exposition, un peu documentaire et un peu reportage, illustre comment la mondialisation a parfois balayé la culture pour laisser place aux banques, aux institutions d’assurance et aux restaurants; d’autres fois, à la dégradation, abandon ou - tout au contraire - à des politiques touristiques qui n’ont eu que le "démérite" d’aplatir l’atmosphère d’un lieu autrefois unique. En outre à chaque photographie est lié une histoire tiré de la vie de l’artiste, visible à travers un qrcode. Des épisodes qui en décrivent l’existence tragique, géniale et qui le racontent surtout d’un point de vue humain, en cherchant à faire la lumière sur les nombreuses légendes qui ont été transmises au fil des ans. Avec ce voyage photographique se dessine le caractère d’un grand artiste et d’un homme qui, comme nous tous, avait des rêves, des espoirs, mais aussi beaucoup de peurs et d’insécurités. Un homme qui a souffert et à qui le destin a réservé une fin tragique et prématurée. "L’œil contemporain mais affectueux de Luca Dal Canto restitue avec rigueur documentaire non seulement le journal (dans le sens du balayage chronologique) d’un parcours artistique, combien le changement (et un œil romantique pourraient comprendre la dégénérescence) du paysage urbain d’un siècle. [… ] Une histoire très cohérente, même techniquement, aussi bien dans le nitor impeccable d’un noir et blanc d’antan, qui semble faire allusion au pionnier heureux de Felix Nadar, que dans la sobriété opaque d’une couleur presque picturale, sans jamais mettre l’accent post-photo à la mode". Cettes mots sont de l’historien de l’art Giorgio Cricco. Luca Dal Canto, filmmaker et assistant réalisateur de beaucoup de réalisateur cinématographique italiens, revient ensuite exposer en France après les expositions de Strasbourg (2016), Marseille (2021) et Paris (2022) et le fait avec 13 photographies dans un lieu vraiment magique. La librairie Jousseaume est en effet la plus ancienne librairie parisienne encore en activité. Ouvert en 1826, à l’intérieur entouré de plus de 5000 volumes anciens et rares on respire encore l’atmosphère du XIXe siècle qui voyait des écrivains et des intellectuels qui ont fait l’histoire de la littérature et de l’art mondial fréquenter ce passage couvert, déclaré monument historique depuis 1974. Dans la librairie gérée aujourd’hui par François Jousseaume, on pouvait rencontrer très facilement Victor Hugo, Émile Zola, le fantomatique Éugene Vidocq, Jean Cocteau, Colette, Louis Aragon et bien d’autres, tous attirés par le charme du lieu et son célèbre cabinet de lecture qui permettait de s’asseoir et de profiter confortablement des nombreux volumes exposés. Un cadre incroyablement charmant et probablement fréquenté par Amédée, grand amateur de littérature française et ami de certains de ces grands personnages.